Tumulus du Trou Billemont
Le parc archéologique d'Antoing se compose d'un tumulus à tambour, avec un enclos funéraire, un caveau et des petits caveaux annexes datés de la fin du premier ou milieu du deuxième siècle et d'un ensemble gallo-romain du début du septième siècle.
Les tumuli sans tambour sont plus nombreux que les tumuli à tambour. On en trouve à Tongres, Penteville (Nr), Grand-Rosière (Ht), Glimes (Bt), Avernas et Waremme Lonchamps (Lg), au Grand-Duché du Luxembourg, dans la région de Trèves, et en Allemagne Rhénane.
Seuls ou groupés, ils sont parfois ceints d'un enclos, peuvent posséder un autel, et une plate-forme pour y placer une sculpture.
Les tumuli à tambour sont plus rares ; on en trouve dans le bassin méditerranéen, surtout en Italie. Erigés à partir du 1er siècle avant J-C, ils sont la sépulture de membres de l'aristocratie romaine, et parfois d'empereurs. Les hauts fonctionnaires en poste dans les colonies se firent construire des tombeaux similaires (Afrique du Nord, Proche-Orient). Rares en Europe du nord, ils sont souvent dépourvus de couloir, pas prévus donc pour y loger une famille.
A Antoing, nous sommes en présence d'un tumulus à tambour et à couloir avec enclos funéraire. Construit sur une fondation d'éclats en hérisson de 80 cm de large sur 50 cm de haut, il est constitué de blocs cintrés de 1m30 à 2 m de longueur, 80 cm de largeur, et 50 cm de hauteur à la base de l'assise, pour se réduire à 20 cm pour l'assise supérieure. L'ensemble de la construction a un diamètre de 23 m, et une hauteur de 9 m.
Au N-E du tumulus, on a découvert un enclos rectangulaire de 30 m de large sur 40 m de long. Les murs sont faits de petits moellons calibrés sur de solides fondations de 80 cm d'épaisseur. Plus de la moitié reste inexplorée, le propriétaire refusant l'autorisation de fouiller.
C'est en 1624 que le marquis de Rouveroy, en fouillant sur ses terres, découvre le tumulus.
En 1640, il fouille une seconde fois en faisant appel à un archéologue, J-J Chifflet.
En 1654, Chifflet dresse un plan sommaire de la trouvaille. Il signale que le tumulus recouvrait une couche de charbon de bois, avec 5 ou 6 urnes antiques rouges et noires.
En 1954, on repère les substructures, et on lance une campagne de fouille. Le tombeau a été complètement pillé, on n'y retrouve que quelques tessons d'époque romaine permettant de dater l'ouvrage du milieu du 2ème siècle.
En 1958, les fouilles se poursuivent. On découvre un important ensemble funéraire au N-E du tumulus, on y trouve un squelette de cheval et des tessons. Au N-O, 3 caveaux pillés, faits de 4 dalles dressées de 40 cm de longueur sur 30 cm de hauteur, ils contiennent quelques ossements incinérés et une assiette à enduit rouge pompéien réduite en poussière.
De 1968 à 1980, on met au jour la couronne de pierres, et on en dresse un plan détaillé. On découvre aussi un caveau dallé complètement pillé, il n'y a aucune trace de bûcher ni de tombe pleine terre.
De 1978 à 1983, on commence la restauration. Il faut protéger le couloir laissé à l'air libre durant 30 ans. Les blocs de couverture du caveau de droite sont écroulés et émiettés. On remettra les parois à même hauteur pour supporter une plate-forme de béton, qui servira de base à la butte.
En 1914, lors de travaux d'extraction d'argile à Guéronde, on découvrit trois caveaux en blocs calcaires au milieu d'une nécropole mérovingienne. Ils furent pillés à l'époque et quelques objets, dont la fameuse fibule de Guéronde, entrèrent dans une collection privée et disparurent pendant plus de 40 ans. Revenue maintenant en dépôt au musée d'histoire et d'archéologie de Tournai, la fibule fait l'objet d'une étude approfondie.
Situé en bordure d'une zone d'exploitation des carrières d'Antoing, l'ensemble fut déplacé et reconstitué dans sa situation originelle, à l'intérieur même du parc archéologique, afin de le préserver.
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